Octobre 2019 / N°09
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L'essentiel de l'actualité

 

Le Comité 21 Grand Ouest vous propose une sélection des principales actualités concernant le développement durable. Ces dernières semaines ont été marquées par l’adoption de la loi énergie-climat, les annonces sur le projet de loi économie circulaire, le lancement de la feuille de route nationale sur les ODD ou encore l’expérimentation sur les véhicules autonomes. A l’international, les rapports sur le climat se multiplient et sont de plus en plus alarmistes. Fort heureusement, de nombreux acteurs se mobilisent afin d’accélérer la transition écologique…

 

 

International/Europe

Selon le rapport du GIEC, les terres représentent une ressource fondamentale

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) vient de publier deux rapports spéciaux.

Le premier porte sur l’état des sols de la planète et la façon dont leur exploitation par les humains les affecte et bouleverse le climat. Ce rapport montre qu’une gestion durable des sols nous aiderait à faire face aux changements climatiques, tant par leur capacité à absorber le carbone qu’à fournir de la biomasse pour les énergies renouvelables. Par ailleurs, une action coordonnée pour lutter contre le changement climatique peut tout à la fois améliorer l’état des sols, la sécurité́ alimentaire et la nutrition et contribuer à éliminer la faim.

Un deuxième rapport à été publié par le GIEC en septembre sur l’état des océans et de la cryosphère. Il prévoit notamment une hausse globale du niveau de la mer de 1,10m à la fin du siècle.

Résumé pour les décideurs « Changement climatique et terres » (en anglais)

> Résumé pour les décideurs « L’océan et la cryosphère dans un climat en mutation » (en anglais) 

Communiqué de presse (en français)

 

+ 7 °C en 2100 : les experts français du climat aggravent leurs projections

Le réchauffement climatique sera-t-il pire qu'annoncé ? C'est ce que pensent des chercheurs et ingénieurs français du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et de Météo-France, qui viennent de rendre des travaux qui viendront alimenter le sixième rapport d'évaluation du groupe des experts de l'ONU sur le climat, prévu pour 2021-2022. Leurs conclusions sont inquiétantes. Les scientifiques ont produit deux modèles climatiques différents, ensuite soumis à plusieurs scénarios socio-économiques. Dans le pire des scénarios considérés, la hausse de température moyenne globale atteint 6,5 à 7°C [par rapport à la période pré-industrielle] en 20100. Ces prédictions dépassent de très loin les plus noirs synopsis calculés par le Giec qui, en 2014, envisageait une hausse de 4,8°C.

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Climat: adoption du rapport de l'ONU sur les océans et les zones glacées

Le rapport de l'ONU sur l’état de santé des océans et des zones glacées a été adopté mardi matin et rendu public ce mercredi. Il passe en revue les effets catastrophiques du réchauffement sur les océans, les calottes glaciaires, les banquises ou les glaciers amenant de nouvelles preuves de l’urgence d’agir contre le dérèglement climatique.

Retrouvez le rapport complet (en Anglais)

 

Climat : le coût de l’inaction. 

Une équipe internationale de chercheurs vient de publier une étude selon laquelle « investir pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C à l’horizon 2050 coûterait quatre à cinq fois moins que les sommes à engager pour réparer les dommages causés aux personnes, écosystèmes et infrastructures causés par une augmentation de la température à 2 °C ». Pour établir ce calcul, les chercheurs se sont basés sur le rapport spécial du Giec d’octobre 2018, établissant "les avantages clairs" de contenir la hausse des températures à 1,5 °C. Le gain serait particulièrement important pour les forêts, la biodiversité, la sécurité alimentaire, la santé, les écosystèmes arctiques et les récifs coralliens.

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Santé-environnement, adaptation, … les autres rapports sur le climat

Le 18 septembre, l’université de San Francisco et l’ONG américaine NRDC (Conseil de défense des ressources naturelles) ont rendu public un rapport selon lequel "le changement climatique a un impact énorme sur la santé des Américains". L’étude révèle que la population américaine a supporté plus de dix milliards de dollars en coûts de santé à la suite de dix événements climatiques sensibles en 2012.

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Le 19 septembre, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-rouge et du Croissant-rouge a publié un rapport qui précise que le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire chaque année pourrait doubler d'ici à 2050 en raison de catastrophes liées au climat. Ainsi, le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire à la suite de tempêtes, sécheresses et inondations pourrait dépasser 200 millions de personnes par an, contre 108 millions actuellement. Cette augmentation du bilan humain aura un coût financier de 20 milliards de dollars par an d'ici à 2030, selon le scénario le plus pessimiste.

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Sommet de l’ONU sur le climat

Réunis lors du sommet de l'ONU pour le climat à New York, 66 pays ont annoncé qu'ils adhéraient au principe d'une neutralité carbone d'ici 2050. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a jugé que les participants à cette journée avaient « apporté un nouvel élan d’ambition », mais que « le chemin reste long et bien plus reste à faire pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 ».  Parmi les principales avancées de ce Sommet, on peut citer : la ratification par la Russie de l’accord de Paris, le doublement des financements internationaux du Royaume-Uni en faveur du climat, le lancement d’un projet, financé par la fondation Bill Gates, en faveur de l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques.

 

National


La Loi énergie-climat définitivement adoptée

La loi met en avant le principe de neutralité carbone à 2050 et la baisse de 40 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030. Elle traduit aussi la volonté de soutenir le développement des énergies renouvelables afin qu’elles représentent les 32 % dans le mix énergétique d’ici 2030, prévu par la programmation pluriannuelle de l’énergie. Cette dernière sera d’ailleurs examinée tous les 5 ans par le parlement à compter de 2023. Les passoires énergétiques sont aussi largement visées par la loi avec de nouvelles obligations pour les propriétaires, notamment autour des diagnostics de performance énergétique (DPE) et des travaux d’amélioration. Le gouvernement vise la rénovation de 35 millions de logements d’ici à 2050. Il faut cependant garder à l’esprit qu’en 2018, seuls 290 000 chantiers avaient été engagés et qu’il reste plus de 7 millions de logements étiquetés F et G, qui sont les notations les plus mauvaises pour les DPE et doivent être rénovés en priorité.

> Pour en savoir plus, retrouvez la Note de décryptage de la Loi énergie-climat du Comité 21 (exclusivité adhérent)

> Si vous n’êtes pas adhérent, retrouvez la synthèse de la Loi énergie-climat du Comité 21

 

Les mesures du projet de Loi contre le gaspillage et l’économie circulaire

Le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, examiné en séance publique au Sénat à partir de mardi, vise à accompagner une « transition profonde et irréversible » des modèles de production et de consommation. L'objectif est de « sortir du modèle - extraire, fabriquer, consommer, jeter - qui est à bout de souffle » et de garantir une « consommation sobre des ressources non renouvelables », selon l'exposé des motifs. Le texte initial a été modifié sur plusieurs points. Voici les principaux aspects du projet :

- Information du consommateur : obligation d'afficher, à partir du 1er janvier 2021, des informations simples sur le caractère réparable des équipements électriques et électroniques et sur la disponibilité des pièces détachées nécessaires à la réparation des équipements électriques, électroniques et des biens d'ameublement.

- Lutte contre le gaspillage : interdiction d’éliminer des produits non alimentaires invendus, s'ils sont encore utilisables.

- Nouvelles filières « pollueur-payeur » : mise en place de nouvelles filières à responsabilité élargie des producteurs (filières REP), reposant sur le principe pollueur-payeur, notamment pour le bâtiment, les jouets, les articles de sport et de loisirs, les articles de bricolage et de jardinage.

- Reprise des produits usagés : reprise sans frais d'un produit usagé par un distributeur pour toute vente d'un produit neuf, sur le lieu de livraison du produit neuf. Le système est élargi à la vente à distance.

- Instauration d'un système de consigne : instauration d'un système de « consigne pour réemploi, ou réutilisation » des produits consommés par les ménages, par exemple les emballages de boissons (cette mesure fait débat).

- Limitation des plastiques : incitation à mieux concevoir les plastiques pour qu'ils soient tous recyclables grâce à un système de bonus-malus (objectif : 100% de plastiques recyclés en 2025) / interdiction de distribuer des bouteilles d'eau plate en plastique dans les établissements recevant du public et dans les locaux à usage professionnel.

- Harmonisation du tri : harmonisation des consignes de tri en 2022 (au lieu de fin 2025).

> En savoir plus : Newsletter n° 8

 

Zéro artificialisation nette des sols : le gouvernement prépare sa feuille de route

La France s'est fixé un objectif de zéro artificialisation nette des sols. Pour y parvenir, trois rapports ont été publiés en juillet (Comité pour l'économie verte, Conseil général de l'environnement et du développement durable et France Stratégie). Ils serviront de base au groupe de travail installé par le gouvernement et chargé de faire des propositions (instruments économiques, mesures règlementaires ou autres) « pour favoriser le recyclage urbain, mieux intégrer les enjeux de préservation des espaces naturels et agricoles dans les politiques et documents d'urbanisme ». Ce groupe pourra examiner l'opportunité d'étendre l'approche « éviter, réduire, compenser » à l'ensemble des projets d'aménagement commercial et logistique.

> Pour en savoir plus : Rapport Comité pour l'économie verteRapport Conseil général de l'environnement et du développement durableRapport France Stratégie

 

Reporting extrafinancier : vers un référentiel à l’échelle européenne ?

Investissements durables, risque climatique, consommation d'eau, d'électricité, volumes de tri, actions pour réduire la pollution, formation, employabilité, objectifs écologiques ou transition énergétique… Avec plus de 30 référentiels, cadres ou lignes directrices, sectoriels ou généralistes, les entreprises ne savent plus où donner de la tête en matière d'information extra-financière ! Au point que plusieurs organisations - le Medef, l'Afep, le Cliff et le Collège des directeurs du développement durable (C3D) - ont remis à Bruno Le Maire un rapport qui émet à dix recommandations « pour développer un référentiel à l’échelle européenne »

> Pour en savoir plus

 

Régional

 

Climat : le Conseil Régional Centre-Val de Loire présente son plan d'action

Le Conseil Régional du Centre-Val de Loire sur l’exemple de la COP internationale créé sa COP régionale afin d’accentuer son engagement en faveur de la transition énergétique et du climat. Afin d’être en cohérence avec les dynamiques et les besoins de son territoire, la Région établie un plan d’action avec les acteurs concernés par cette mobilisation et dans ce contexte d’urgence. Les actions proposées englobent la diminution de la consommation d'énergie et la multiplication par deux de la production d'énergie renouvelables dans la Région par le doublement du parc éolien et la signature de seize contrats de méthanisation. Pour respecter ses engagements elle va donc intensifier ses investissements en matière d'efficacité énergétique des logements, poursuit son "passeport énergie" pour aider les PME à réduire leurs consommations et donc leur empreinte écologique.  Parallèlement, les collectivités feront preuve d'exemplarité en réduisant leur usage de plastique et en proposant des boissons produites au niveau local afin de tendre vers le "zéro déchet". La Région s'engage par ce plan d'action à participer à la transition écologique.

 

Loire-Atlantique : un enrobé routier « écologique »

Pour la première fois en France, le Département de Loire-Atlantique teste un enrobé routier qui utilise un liant issu de l'industrie de papeterie, fruit de quatre ans de recherche du laboratoire central d'Eiffage. Ce mélange est composé de matériaux entièrement recyclés provenant de bitume concassé associé à un liant issu de la fabrication de papier à base de cellulose : le poix de tall-oil. Ce liant est donc un déchet issu de l'industrie du papier valorisé par sa transformation. Cette expérimentation va bénéficier d'un suivi de trois ans afin de pouvoir en évaluer l'adhérence et la durabilité du produit. Eiffage est déjà conscient que ce procédé ne pourra s'appliquer que sur les routes départementales ou à trafic moyen. 

 

Saint-Nazaire : c'est parti pour le premier parc éolien offshore français

Le lancement du Parc éolien offshore de saint Nazaire est prévu pour le printemps 2022. Ce parc éolien offshore de 2 milliards d'euro permettra de couvrir l'équivalent de 20 % de la consommation d'électricité en Loire-Atlantique avec sa puissance de 480 MW produite par 80 machines situées de 12 à 20 Km des côtes. Les constructions seront réparties entre les chantiers de l'Atlantique et Général Electric qui sera le premier exploitant de la nouvelle éolienne géante Haliade-x 12 MW.

 

Au salon de l’élevage de Rennes, les éleveurs face aux défis du réchauffement climatique

Le Space 2019 a mis l’accent sur le changement climatique afin d’accompagner les éleveurs, partagés entre exaspération face aux critiques croissantes, et la nécessité d’adaptation. En effet, les éleveurs s’inquiètent des résultats de plusieurs études prouvant qu'il nous faudra tendre vers une réduction de 80 à 90% de la consommation de viande dans les pays développés afin de diminuer les émissions de Gaz à Effet de Serre. Mais en parallèle ceux-ci anticipent aussi le réchauffement climatique avec la construction du programme "Fermes laitière bas carbone" permettant de réduire de 20% les GES provenant de la production laitière d'ici 2025 ou avec le "Life beef carbon" applicable pour les productions de viande bovine.



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